La société occidentale redécouvre sous l’appellation « massage sonore » une utilisation des vibrations sonores à vocation thérapeutique. Il ne s’agit que d’une redécouverte car l’effet des vibrations sonores sur le corps humain est connu depuis des millénaires en Inde, au Tibet, en Chine, en Grèce avec Pythagore et par les Chamanes des différents continents. Dans ces cultures, les rituels de guérison utilisaient et utilisent toujours les sons comme précieux auxiliaires thérapeutiques.
Des savoirs ancestraux aux découvertes du XXieme siècle
Au Tibet, les sons sont utilisés pour chasser du corps les mauvais esprits qui sont à l’origine du surmenage, du stress, de la maladie, ou de la jalousie. Les sons qu’ils emploient permettent au corps, à l’âme et à l’esprit de retrouver l’harmonie et donc de guérir. Dans la cosmogonie indoue, l’être humain né du son, est son lui-même. Trouver sa place dans la symphonie qui l’entoure lui permet d’accéder à sa dynamique personnelle, qui est à sont tour force de guérison.
En Europe, c’est le professeur Arnold Keyserling, né en 1922 en Autriche, qui s’attacha, à nouveau, à étudier les phénomènes de résonance entre certaines fréquences sonores et le corps humain. Ces observations lui permirent de créer une gamme de tons, qu’il nomma Prima Sounds (sons premiers), accordée à nos énergies primales, particulièrement à celles de nos Chakras et de certaines de nos ondes cervicales.
Quelques décennies plus tard, en 1940, ce fut le professeur Alfred Tomatis en France qui mit au point les premières « Thérapies par le son ». Après avoir découvert qu’un sujet ne reproduit vocalement que ce qu’il est capable d’entendre, « on chante avec son oreille » aimait à dire Alfred Tomatis, il mit au point un système d’ « Oreille Electronique » pour rééduquer une audition défaillante et rendre, ce faisant, la pleine possession de leur voix à ses patients.
Ses recherches ne s’arrêtèrent pas là. Selon lui, produire du son, c’est faire vibrer l’air extérieur et sculpter ainsi l’auditeur par ces vibrations. C’est donc une erreur de penser que le son s’adresse uniquement à l’oreille. Le professeur Tomatis pu vérifier que chacun parle de manière sélective à une partie de son corps. Si pour la plupart d’entre nous, nous n’en avons pas conscience, certains Yogis tibétains, nous dit-il, s’entraînent à parler à des parties choisies de leur corps.
Ces recherches lui permirent ensuite de démontrer que le contrôle du flot acoustique revient en grande partie à la peau. « La peau est de l’oreille différenciée » résumait Alfred Tomatis dans une formule lapidaire dont il était friand. Ainsi put-il établir les réactions cutanées au son, découvrir que la résistance cutanée est variable d’une personne à l’autre et établir des zones plus sensibles que d’autres au son sur le corps humain, telle que la pince entre le pouce et l’index ou le point situé entre les deux yeux.
L’homme et le son au troisième millénaire
Aujourd’hui, l’application thérapeutique du son accompagne en occident, le développement des techniques de médecines alternatives qui ont une approche holistique de l’homme. Dans cette conception, chaque être humain est un univers où des particules élémentaires gravitent autour d’un centre constamment en mouvement, c’est un ensemble vivant de vibrations et d’ondes, baigné à 80% dans de l’eau, bon conducteur du son. Le massage sonore est une rencontre entre les vibrations émises par chaque organe du corps humain et les vibrations sonores émises par divers instruments.
Dans cette perspective, un organe du corps en bonne santé est un organe qui vibre selon sa propre fréquence et qui est bien accordé avec lui-même et avec le reste du corps. Chez un organe malade, cette fréquence est perturbée et il vibre en disharmonie avec les autres organes.
L’une des propriétés des ondes, distinctes mais de même nature, lorsqu’elles se rencontrent, est d’abandonner leur propre « tempo » pour s’assembler et vibrer à l’unisson. On peut en faire l’expérience, nous dit Alfred Tomatis, en plaçant « deux piano dans une même pièce : Si vous appuyez sur les touches du premier, le second se met immédiatement à vibrer ». C’est ce phénomène que vise le massage sonore en envoyant des fréquences harmonieuses dans un but thérapeutique.
Les fréquences choisies sont les harmoniques. En effet, chaque onde sonore de hauteur constante est composée d’une superposition de sons élémentaires, nommés harmoniques, dont les fréquences sont des multiples entiers de la fréquence fondamentale. Si cette fréquence est ƒ0, elle sera composée d’harmoniques ayant pour fréquence 2 fois ƒ0 puis 3 foisƒ0,…, 6 ƒ0, 7 ƒ0, et ainsi de suite.
C’est parce que ces gammes d’harmoniques sont « mathématiquement » régulières – les fréquences sont des nombres entiers – que les vibrations remettent de l’ordre dans notre système corporel. La pratique des harmoniques sur le corps et son environnement en activant le potentiel de guérison naturelle de notre système vital, a un effet curatif. Par ailleurs, les chercheurs s’accordent sur le fait que se sont les harmoniques de haute fréquence, 2000 à 12000 hertz qui rechargent les zones de notre cortex cérébral en énergie.